Etape précédente : De Baume les Dames à Osselle
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L'EuroVelo 6 de Huningue à Santenay
VARIANTE 1
Cinquième jour : De Osselle à Dole via Arc et Senans ( 58 km )
Après avoir quitté le camping du Complexe de Loisirs d'Osselle j'ai vu, au loin, sur ma droite le clocher de l’église Saint Martin.
Quelques kilométres plus loin, au bord de l’EuroVelo 6, j'ai été intrigué par cette énorme rocher bizarrement coincé entre la falaise, la route départementale et le Doubs.
Après être passé sous le pont suspendu de Roset-Fluans qui a été construit, en 1951, pour remplacer celui qui avait été détruit pendant la guerre en 1944, j'ai pris le temps d'aller découvrir l’église Saint Claude...
puis l’entrée d'un petit Château du XIIème siècle.
C’est Jacques Antoine de Belot d’Ollans qui, l’ayant racheté en 1681, l’a fait reconstruire sous sa forme actuelle.
Attention cependant, ce Château est aujourd’hui une propriété privée et l’accés en est interdit.
Après avoir quitté ce petit village j'ai repris l'EuroVelo 6 et je suis arrivé devant la base nautique du Moulin du Pré de Saint-Vit.
J'avais parcouru 135 kilométre depuis mon passage sur la passerelle de la Brebotte entre Bourogne et Allenjoie.
Un panneau à double face me signalait, à un kilométre de Saint-Vit, la fin du parcours dans le département du Doubs.
Toujours en suivant le chemin de halage qui longe le Canal du Rhône au Rhin...
je suis arrivé à Ranchot.
Dans ce petit village j'ai pu voir un très joli vieux puits et une ancienne chapelle du XVème siècle maintenant transformée en salle d’exposition pour des artistes régionaux.
Puis après encore quelques coups de pédales j'ai découvrir, à Rans, les vestiges des anciennes Forges fondée en 1705 par le Prince de Bauffremont. C’est en 1935 que s’est éteint le dernier haut-fourneau.
A la sortie de Rans j'ai abandonné le tracé officiel de l'EuroVelo 6 et j'ai pris la direction de Arc et Senans.
( Cliquez sur le plan pour l'agrandir )
J'ai donc suivi nouvelle piste cyclable, rectiligne et parfois ombragée, longue de 15 kilomètres qui m'a menée devant ce magnifique site classé depuis 1982, au Patrimoine Mondial de l'UNESCO...
la Saline royale d'Arc et Senans
Une étape incontournable sur le parcours de l'EuroVelo 6.
Parcourir cette véloroute, en Franche Comté, sans visiter ce lieu unique reviendrait à faire la Loire à Vélo sans passer par le château de Chambord.
Classée Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1982, la saline royale d'Arc Senans a été construite, à la demande du roi Louis XV, entre 1775 et 1779...
selon les plans de l'architecte visionnaire Claude-Nicolas Ledoux.
Le sel, à cette époque, utilisé pour la conservation de la viande et du poisson, était considéré comme une denrée essentielle.
Un impôt, la gabelle, était perçu sur sa consommation.
Le sous-sol de la Franche-Comté était riche en gisements de sel gemme notamment à Salin les Bains.
Depuis cette commune, la saumure était envoyée à Arc et Senans par un double " saumoduc " de 21,5 km qui suivait les rivières la Furieuse et la Loue.
A l'origine les canalisations étaient creusées dans des fûts d'épicéas qui furent remplacés dès les premières années par des tuyauteries en fonte à cause de trop importantes fuites.
On extrayait ensuite le sel, à la Saline royale par ébullition de la saumure dans des chaudières chauffées au bois.
Rendue obsolète par la concurrence du sel marin, acheminé par chemin de fer, la Saline Royale fermera ses portes en 1895.
Elle sera ensuite abandonnée, pillée et brûlée avant d'être achetée en 1927 par le Département du Doubs qui voulait y installer un haras.
Pendant les années 39 - 40 elle abritera des réfugiès républicains espagnols, avant de devenir, sous l'occupation allemande, un camp d'internement de tziganes et de nomades.
Après ces évènements douloureux, ce n'est qu'après trois campagnes de restauration qu'elle retrouvera, en 1996, tout son éclat.
( Photo cliquable )
Construite en forme d'arc de cercle de 370 mètres de diamètre, la saline abritait des lieux d'habitation et des lieux de production.
Parmi les 11 édifices qui la compose on pouvait identifier : la maison du Directeur, les écuries, les bâtiments des sels est et ouest, les bâtiments des commis est et ouest, les bâtiments des berniers est et ouest ( ouvriers qui chauffaient la saumure ), la tonnellerie, le bâtiment des gardes et la maréchalerie.
La tonnellerie abrite, aujourd'hui, une soixantaine de maquettes de bâtiments qui avait été dessinés par l'architecte de la saline d'Arc et Senans Claude-Nicolas Ledoux.
Certaines, paraissent encore aujourd'hui extrêmement modernes.
( Deux images cliquables )
Tous les ans à la saline royale on peut voir des expositions consacrées à l'architecture dans l'œuvre de grands maîtres de la Bande Dessinée.
L'exposition de 2018 dédiée à Luc Schuiten présentait ses solutions alternatives à la dégradation de l'environnement et ses visions utopiques d'une architecture futuriste en l'an 2100.
L'artiste avait également imaginé de nouveaux moyens de transports urbains plus écologiques que l'on pouvait voir en maquettes.
A l'extérieur le Festival des jardins complétait l'exposition par une immersion unique dans l'univers de l'architecte et auteur de BD.
Le visiteur pouvait déambuler dans une dizaine de jardins à la découverte de cités végètales où la nature est devenue le modèle à suivre.
( Photo © Montagnes du Jura Cliquable )
Depuis juin 2022, la saline s'est enrichi d'un Cercle immense auquel on peut accéder par deux passerelles métalliques qui enjambent l'ancien mur d'enceinte.
Les visiteurs peuvent alors se promener dans les allées de 30 jardins répartis sur 13 hectares.
Ils ont été conçus par l'Agence Mayot & Toussaint et par Gilles Clément.
Tous les ans, en juillet et en août, les visiteurs peuvent également voir, en ces lieux, un spectacle d'images animées et de projections monumentales qui retrace l'histoire et la vie de la saline royale du XVIIIème siécle à nos jours.
Par delà les siécles et grâce à des créateurs comme Claude-Nicolas Ledoux, Luc Schuiten et Vincent Mayot et Gilles Toussaint, la saline royale d'Arc et Senans, restera à jamais un témoignage unique au monde de notre architecture industrielle.
( Image cliquable et Pub gratuite )
Avant de visiter la saline j'avais pris la précaution de réserver, juste en face son entrée, au "Bar Restaurant 1719" où j'ai pu savourer un excellent repas à prix raisonnable.
Reprenant la route, j'ai découvert les communes de Germigney, Santans et la Vieille Loye et j'ai ensuite traversé la forêt domaniale de Chaux qui est, avec ses 20 493 hectares, la deuxième plus vaste forêt de feuillues de France.
Sur ma droite je me suis arrêté aux " baraques du 14 ", un des derniers vestiges des villages de bûcherons charbonniers qui peuplaient jadis cette forêt.
A quelques kilomètres de là, je suis passé devant une autre curiosité, une borne-colonne ( ou colonne Guidon ).
Huit de ces colonnes ont été érigées, d'ouest en est, en 1826 par les Eaux et Forêts pour servir de repères géographiques.
Il en reste 7, l'une d'elles ayant été retirée pendant la Seconde Guerre mondiale.
Elles sont classées Monument historique depuis 2013.
( Photos Arnaud 25 et Chabé01 )
Il ne me restai plus alors que quelques kilométres à parcourir pour arriver à Dole et rejoindre le Camping du Pasquier pour un repos bien mérité.
Après avoir monté ma tente je suis parti à la découverte de
Dole ville d'Art et d'Histoire
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Prochaine étape : De Dole à Verdun sur le Doubs
ou
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