Etapes précèdentes : De Châteauneuf du Rhône à Tarascon
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La Via Rhôna de Saint Rambert d'Albon à Sète
Cinquième jour : De Tarascon au Grau du Roi ( 81 km )
Au matin de notre cinquième jour, nous avons quitté Tarascon et les Bouches du Rhône pour nous retrouver immédiatement après avoir traversé le pont sur le Rhône à Beaucaire dans le Gard.
A l'entrée du port se dresse fièrement une statue du "Clairon" qui fut un taureau de légende dans l'histoire de la course à la cocarde camarguaise de 1924 à 1937. Initialement cette statue était en bronze mais elle fut déboulonnée et fondue, en 1943, par les allemands, pour faire des canons. C'est depuis 1963, une statue en pierre de Camille Soccorsi qui l'a remplacée.
A la sortie de la ville de Beaucaire nous nous sommes arrêtés devant l'Oratoire de la Croix Couverte édifiée en 1384 par Jean de France, duc de Berry et gouverneur du Languedoc.
Nous n'avons ensuite plus vu, pendant plus de 35 kilomètres, que des champs que nous avons traversé en luttant contre le mistral qui soufflait de côté.
Le tracé de la ViaRhôna bifurque à un kilométre de Saint Gilles. Nous avons cependant choisi de faire notre pause de midi sur les quais du port fluvial de cette petite ville.
C'est donc devant des bateaux à louer et sur des bancs de pierre que nous avons déjeuné.
Les rues étant en travaux nous ne nous sommes pas aventurés plus loin.
L'après midi, le mistral s'est calmé et nous avons suivi une Route Partagée jusqu'à Gallician, puis, après avoir traversé le Canal du Rhône à Séte, une Véloroute qui nous a menée jusqu'à la fin de cette étape.
Dans les pâtures environnantes, nous avons pu observer les taureaux camarguais une race bovine élevée en mode semi-sauvage.
Dans le Gard il y aurait environ 12 000 bovins de cette race répartis sur une centaine de manades.
Autres animaux emblèmatiques de la région, les chevaux camarguais toujours à la robe grise, ils sont la monture exclusive des gardians pour le travail du bétail.
Arrivés sur la commune de Saint Laurent d'Aigouze nous avons découvert la Tour Carbonnière qui fut construite à la fin du XIIIéme siécle pour protéger Aigues Mortes.
Située au milieu des marais, son franchissement faisait jadis l'objet d'un péage. Sa terrasse pouvait accueillir quatre pièces d'artillerie.
A six kilométres de la mer, nous sommes arrivés devant la ville fortifiée d'Aigues Mortes.
C'est à partir de 1272 que le roi Louis IX ( Saint Louis ) qui cherchait un port ouvert sur la Méditteranée pour lancer ses croisades, fit construire une enceinte de 1640 métres de remparts autour de cette ville.
La Tour de Constance fut érigée entre 1242 et 1254 à l'ancien emplacement de la Tour Matafère construite par Charlemagne vers 790.
Au début du XIVéme siécle, Philippe le Bel utilisa ce site fortifié pour y incarcérer les Templiers.
Sur la place centrale, depuis 1849, une statue de Saint Louis, œuvre du sculpteur James Pradier témoigne d'un passé où Aigues Mortes était encore au bord de la Mer Méditerranée.
Juste en face l'Eglise Notre Dame des Sablons date du milieu du XIIIéme siécle. Depuis 1991, des vitraux de Claude Viallat donnent à l'intérieur de cet édifice une lumière extraordinaire.
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Les 16 et 17 août 1893, Aigues Mortes est aussi tristement entrée dans l'histoire pour le massacre des travailleurs italiens de la compagnie des Salins du Midi.
Nous sommes sortis de cette ville chargée d'histoire par la porte sud et nous avons vite retrouvé la véloroute.
Avant d'arriver au Grau du Roi, le but de cette étape, nous avons longé les installations des Salins du Midi qui se sont constitués en société depuis 1856.
Pour la première fois nous avons pu observer des flamants roses cet oiseau si emblématique de la Camargue. Il ne nous restait plus qu'à trouver un camping pour la nuit.
Ce ne fut pas chose facile, ce n'est qu'àprès cinq tentatives infructueuses que nous avons trouvé une petite place aux "Jardins de Tivoli".
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Sizième jour : Du Grau du Roi à Sète ( 85 km )
Après avoir quitté le camping nous sommes retournés au centre ville du Grau du Roi pour reprendre la ViaRhôna là où nous l'avions quittée la veille.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers La Grande Motte, une station balnéaire et un port de plaisance qui ont été créés en 1965 sur un terrain vierge lors de " la mission Racine ". Le projet avait été confié à l'architecte Jean Balladur et l'objectif était de détourner les touristes français et étrangers des plages espagnoles.
- Et la mer ? Vous l'avez vu la mer ?
- Oui, elle était tout là bas, derrière plein de personnes allongées.
Nous n'avons pas osé la déranger...et puis bon....nous n'aimons pas trop la foule et les gens entassés les uns sur les autres !
Après Carnon, nous nous sommes égarés et nous avons fait un détour inutile d'une vingtaine de kilométres vers Montpellier.
En contrepartie nous avons découvert un très beau circuit en boucle qui fait la part belle au artistes du Street-Art.
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Ayant enfin retrouvé la bonne route, c'est à Palavas les Flots, devant le Musèe Albert Dubout aménagé dans un fortin de 1743, la Redoute de Ballestras, que nous nous sommes retrouvés pour la pause de midi.
Le dessinateur humoristique Albert Dubout ( 1905 - 1976 ) a réalisé de nombreuses affiches et notamment celles de la célèbre trilogie marseillaise de Marcel Pagnol
Bien rassasiés, nous avons ensuite traversé, Villeneuve les Maguelone, Vic la Gardiole et Frontignan pour enfin arriver en suivant le Canal de Sète au port maritime de cette ville.
Sète, ville de plus de 43 600 habitants est surnommée "la Venise du Languedoc" pour son canal et sa situation privilégiée sur un promontoire et pour son littoral de sable fin.
C'est là que nous nous sommes séparés. Benoît est parti avec sa bicyclette pour prendre le train et nous, nous avons chargé nos vélos sur notre voiture accompagnatrice.
Nous avons ensuite fait le tour du port à pieds en traversant l'impressionnant pont Tivoli qui a été construit en 1875, dynamité par les allemands en 1944 et reconstruit en 1952. En 2014 il a fait l'objet d'une réfection complète.
Au milieu de somptueux bâtiments anciens, depuis 2018, une tête géante en bronze coiffée d'un poisson, œuvre de l'américaine Christina Manolagas Rabaste et intitulée "rencontre singulière", symbolise l'attachement des sétois à la mer.
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Une visite de Sète se termine toujours par une flânerie le long du Canal royal. Cette jetée longue de 650 métres, née de la volonté de 3 hommes, Louis XIV, Paul Riquet et le Chevalier de Clerville, protège l'entrée du vieux port depuis le XVII éme siécle.
C'est là que chaque année se déroule le très populaire tournoi de joutes nautiques de la Saint Louis.
( Cliquez à gauche et à droite pour agrandir le plan )
Pour clore cette très riche dernière journée, nous avons suivi, en automobile la promenade de la corniche et nous sommes remontés vers le cimetière Le Py.
Nous avons pu ainsi nous receuillir quelques instants sur la modeste tombe de Georges Brassens. Le poéte y repose auprés de Püpchen sa discréte compagne de toujours.
Nous nous sommes ensuite rendu de l'autre côté de la rue à l'Espace Georges Brassens.
Ce musée consacré à ce grand auteur compositeur et interprète natif de Séte est, avec 50 000 visiteurs par an, l'établissement le plus fréquenté de cette ville.
Malheureusement nous sommes arrivés quelques minutes après la fermeture des guichets ( le Musée lui fermait 90 minutes plus tard ) et malgré nos explications et le fait que nous avions fait 400 km à bicyclette pour venir ici, un trop zélé fonctionnaire a refusé de nous laisser entrer.
( Cliquez sur l'image )
Ironie du moment, derrière nous, dans le hall, on pouvait entendre tonton Georges, chanter une chanson de circonstance.... Je vous laisse deviner laquelle !
Nous avons juste pu regarder dans le hall un écran sur lequel défilaient des photos dont celle d'un merveilleux trio qui pour nous signifait beaucoup :
le poéte Georges Brassens, le cycliste Raymond Poulidor et leur ami commun, l'écrivain....
RENÉ FALLET
l'auteur de tant de romans tendres ou truculents si souvent adaptés au cinéma comme
" LES VIEUX DE LA VIEILLE "
les aventures d'un trio iconoclaste et râleur qui fuyait la maison de retraite et que nous avions choisi comme logo pour nos trois magnifiques voyages.
Comme eux, nous aussi nous venions de terminer à Séte notre
PREMIÈRE TRILOGIE
( A tous nos enfants qui nous ont poussé à vivre nos rêves ! )
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