LA LOIRE à VÉLO ( VINTAGE TOUR 2 )
De Beaugency à Saint Brévin les Pins
Du 3 au 8 juin 2018, toujours avec une voiture suiveuse pour transporter nos bagages, toujours environ 400 km en 6 jours et toujours avec nos infatigables vélos Peugeot vintages, nous sommes partis à la découverte des châteaux de la Loire.
Benoît et Louise, sont venus renforcer notre équipe de vétérans, mais avec de véritables bicyclettes de cyclotouristes modernes.
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Nous avions emporté avec nous les deux guides Chamina et la carte Huber Verlag beaucoup plus précise concernant les distances à parcourir, mais le balisage est si parfait que nous aurions pu suivre cet itinéraire sans même nous embarrasser de ces documents.
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Premier jour : De Beaugency à Chaumont sur Loire ( 67 km + 19 km )
Venus chacun par nos propres moyens de Paris, des Deux-Sèvres, des Vosges et du Doubs, nous nous sommes tous retrouvés, avec nos bicyclettes, au camping Val de Flux à Beaugency.
Le premier soir, avant de commencer notre périple, nous avons pris le temps d'explorer les rues de notre ville de départ.
Le château de Beaugency a été édifié pendant la période médiévale, il est essentiellement connu pour avoir été la demeure de Jean de Dunois ( 1402 / 1468 ) dit le bâtard d'Orléans et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.
Juste à côté, autour de la statue de la Pucelle d'Orléans nous avons pu voir le clocher Saint Firmin vestige d'une église romane du XIème Siécle et l'Abbatiale Notre Dame où fut déclaré nul le mariage entre Louis VII et Aliénor d'Aquitaine.
Le lendemain nous avons enfourché nos bicyclettes et, à 10 kilomètres de notre point de départ nous avons longé la Centrale nucléaire de Saint Laurent des Eaux .
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C'est là que la France a frôlé le pire le 17 octobre 1969. Ce n'est que 42 ans plus tard que le magazine " Le Point " révélera cet accident demeuré secret d'Etat.
Après cette terrible révélation, c'est ensuite le château de Chambord qui est apparu devant nous dans toute sa somptuosité, après seulement 26 kilométres de route.
François Ier, influencé par l'architecture italienne de la Renaissance, le fit construire, en 1515, dès son accession au trône de France.
Il ne séjournera, dans ce prestigieux ouvrage voulu comme un relais de chasse, que 72 jours en 32 ans de règne.
Au centre du donjon s'élève le célèbre escalier à double révolution qui pourrait avoir été inspiré par Léonard de Vinci.
Deux personnes empruntant chacune une volée de cet escalier peuvent s'apercevoir par des ouvertures mais ne se rencontreront jamais.
C'est devant ce fabuleux décor que nous avons fait notre premier pique-nique avant de reprendre notre route.
Nous avons quitté le parcours officiel de la Loire à Vélo pour prendre la direction de Bracieux puis de Cheverny.
Ce château, qui nous à fait faire 19 kilométres supplémentaires, est caché derrière de hauts murs et nous ne l'avons découvert qu'après avoir acquitté un droit d'entrée.
Le château de Cheverny a été construit au XVIIéme Siécle selon les plans de l'architecte Jacques Bougier.
Il appartient depuis plusieurs génèrations à la même famille de financiers et d'officiers: les Hurault de Vibraye.
Nous avons pu visiter les appartements privés de ce château et voir ces chevaux de bois d'époque Napoléon III
Cheverny est aussi un haut lieu de la chasse à courre. Ses chenils abritent une centaine de chiens français tricolores.
Hergé s'est inspiré de Cheverny pour créer, en lui ôtant les deux ailes extrêmes, le château de Moulinsart.
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Une exposition permanente interactive consacrée aux albums de Tintin est donc naturellement présente dans un des bâtiments du Domaine.
Après cette visite nous avons pris la direction de Cellettes puis de Saint Gervais la Forêt pour rejoindre Blois ...
( Cliquez sur le plan pour le voir en taille réelle )
et nous avons profité de notre passage pour visiter ce chef lieu du département du Loir et Cher qui compte plus de 47 000 habitants.
Nous avons donc ainsi découvert
Le pont Jacques-Gabriel ( du nom de son créateur ) qui fut édifié de 1717 à 1724. Classé Monument Historique, il est le dernier pont à dos d'âne construit sur la Loire.
Le Château royal de Blois qui réunit autour de sa cour centrale un panorama de l'architecture française du Moyen Âge à l'époque classique.
Sur sa façade nous avons pu admirer une statue équestre de Louis XII et son symbole: le porc-épic.
Face à lui, se trouve, dans une ancienne maison bourgeoise de 1856, la Maison de la Magie.
Toutes les demi-heures, d'impressionnants dragons apparaissent derrière la statue de Robert Houdin, le célèbre magicien natif de la ville.
Derrière une vague de toitures d'ardoises, nous avons pu apercevoir au loin la cathédrale Saint-Louis dont l'essentiel date de 1680.
Plus récente, la Fondation du Doute qui a été ouverte au public en Avril 2013 et qui abrite plus de 300 œuvres venant des collections de Benjamin Vautier, plus connu sous le nom de Ben.
Autre bâtiment emblématique de la ville, l'Eglise Saint-Nicolas est une ancienne abbatiale bénédictine édifiée entre 1138 et 1186, au début de l'art gothique.
( Cliquez sur les p'tits clous )
Avant de reprendre la route, nous avons été intrigués par " les p'tits clous "
Ils balisent le parcours de quatre circuits piétonniers qui permettent de découvrir la ville de Blois de façon ludique.
Nous avons ensuite suivi, depuis Blois, une piste le plus souvent en terre compactée qui nous a emmené au pied du Château de Chaumont sur Loire.
Ce château a, successivement été la propriété de la Reine Catherine de Médicis, puis de Diane de Poitiers, favorite d'Henri II .
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Depuis 1992 il abrite tous les ans le Festival International des Jardins mais on ne peut vraiment le découvrir qu'après avoir acquitté un droit d'entrée.
C'est ici, au camping municipal de la Grande Grève que nous avons décidé de nous arrêter.
Un très gros orage étant annoncé, nous avons poussé les tables de pique nique et nous avons monté nos tentes sous les auvents.
C'est l'avantage de voyager hors saison quand les campings sont déserts.
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Deuxième jour : De Chaumont sur Loire à Savonnières ( 66 km )
A deux kilomètres de notre point de départ, nous avons eu l'opportunité de faire un petit détour par Chenonceau, mais comme nous connaissions déjà ce château et que celà nécessitait de faire 33 km supplémentaires nous n'avons pas suivi ce trajet.
Nous vous recommandons cependant de faire cette visite car Chenonceau est un des plus joli château du Val de Loire.
Construit au XVIéme siécle par Katherine Briçonnet et son époux Thomas Bohier, embelli par Diane de Poitiers puis par Catherine de Médicis, sauvé par Louise Dupin pendant la Révolution française le Château de Chenonceau est aussi surnommé "le Château des Dames".
Meublé et décoré de tapisseries rares et de peintures anciennes, c'est le Monument Historique privé le plus visité de France.
On peut y parcourir les allées de plusieurs jardins d'agrément, d'un parc et d'un petit domaine viticole.
Ayant renoncé à une nouvelle visite du château de Chenonceau, nous sommes rapidement arrivés, après une succession de côtes et de descentes, à Amboise, devant le mur d'enceinte du Château du Clos Lucé.
C'est dans ce domaine que François Ier, en 1516, offrit l'asile au peintre et architecte florentin Léonard de Vinci.
Après avoir traversé la chambre où l'artiste vécut les trois dernières années de sa vie, nous avons pu voir dans le sous-sol du château puis dans son parc attenant ses dessins originaux dont certains attestent que l'artiste de génie avait inventé la chaîne que l'on trouve encore sur nos vélos.
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En revanche la maquette de cet ancêtre de nos bicyclettes modernes reconstituée d'après un croquis griffoné au dos des pages 132 et 133 du Codex Atlanticus est aujourd'hui encore très contesté .
Après cette plongée dans l'Art et l'Histoire, à quelques tours de pédales de là nous avons découvert le château d'Amboise qui domine fièrement la Loire.
Il appartenait depuis plusieurs siécles à une riche famille de la région avant d'être rattaché à la couronne en 1434.
Demeure de plusieurs Rois de France, il est aussi célèbre pour sa Chapelle Saint-Hubert qui abrite la tombe de Léonard de Vinci.
C'est dans cette ville, devant la fontaine Max Ernst, un grand acteur du mouvement surréaliste, que nous avons fait notre pause déjeuner.
Cette œuvre a été malicieusement baptisée par son auteur " Aux cracheurs, aux drôles, au génie ".
A 5 kilométres de là nous nous sommes arrêté à Lussault sur Loire devant ce mur où sont exposées plus de 200 cafetières sur 45 métres.
Cette collection originale avait été commencée par l'ancien propriétaire des lieux et le nouveau, Yann Morvan qui a fait des chambres d'hôtes l'a conservée. C'est devenu un des endroits les plus photographiés de la Loire à Vélo.
( Cliquez sur le plan pour le voir en taille réelle )
Suivant les méandres de la Loire nous sommes ensuite arrivés aux confins de Tours, qui, avec ses 136 000 habitants est la plus grosse ville que nous ayons rencontrée pendant ce nouveau périple.
Nous n'avons pas voulu quitter cette ville chargée d'Art et d'Histoire et inscrite au patrimoine de l'UNESCO sans visiter ses monuments les plus emblématiques.
Le Château de Tours construit au XIéme siécle fut presque entièrement détruit au XVIIIéme siécle. Ses deux tours restantes et un bâtiment plus récent ont été restaurés dans la seconde partie du XXéme siécle.
La Cathédrale Saint Gatien a été construite entre 1170 et 1547 en gothique rayonnant puis flamboyant. Classée Monument Historique dès 1862, elle est dédiée à Saint Gatien, le premier évêque de Tours.
Au Muséum d'Histoire Naturelle, nous sommes allé saluer Fritz, l'éléphant du cirque Barnum & Bailey, qui, devenu incontrôlable pendant une parade dans les rues de Tours, fut abattu le 11 juin 1902.
Face à lui nous avons pu admirer un cèdre du Liban planté en 1804 qui fait maintenant 31 m de haut pour une envergure de 33 m.
Arrivé à l'angle de " la casquette " le bâtiment du Centre International de Congrès construit en 1994 selon les plans de Jean Nouvel & Yves Brunier, nous avons continué notre visite en parcourant les rues de la vieille ville et nous avons pu admirer :
la Basilique Saint Martin qui a été construite entre 1886 et 1902 dans le style néo-byzantin par l'architecte Victor Laloux.
De l'ancienne Eglise collégiale qui fut édifiée au XIéme siécle et démolie en 1797 il ne reste que la Tour Charlemagne, la Tour de l'Horloge et une galerie de cloître.
la Place Plumereau qui constitue un site classé depuis 1935, compte plusieurs maisons à colombages datant du XVéme siécle. C'est un lieu très prisé des touristes et des tourangeaux.
L'Eglise Saint Julien qui est l'abbatiale d'une ancienne abbaye bénédictine dont l'origine remonte au VIéme siécle.
Juste à côté nous avons encore pris le temps de visiter le Musée du compagnonnage.
Après ce parcours urbain riche en découvertes nous avons suivi, plein sud, la Rue Nationale puis l'Avenue de Grammont pour rejoindre la rive gauche du Cher et continuer notre périple vers l'Ouest.
Il ne nous restait plus alors que 17 kilométres à parcourir pour arriver au charmant port de Savonnières où nous avons retrouvé des gabares, ces bateaux à fond plat qui peuvent transporter un maximun de charge avec un faible tirant d'eau.
C'est au camping de la Confluence que nous avons pu enfin nous détendre après cette très longue journée.
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Prochaines étapes : De Savonnières à Angers
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