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Vingt ans plus tard...

( Photo aérienne Service Publicité Cycles Peugeot )
LES CYCLES PEUGEOT en 1972
En 1972, l'usine employait 5 000 salariés. Cette année là ils avaient fabriqué 480 000 bicyclettes dont 190 000 pour l'exportation.
Je vous propose de découvrir comment...

Les cadres de vélos étaient réalisés à partir de tubes de 6 métres fabriqués sur deux imposantes machines à partir d'un feuillard d'acier laminé.
Celle de 1952 était toujours là mais elle ne suffisait plus car Cycles Peugeot commençait à se diversifier en produisant des lignes d'échappement.

Depuis 1969, ces tubes, ainsi que d'autres achetés à l'étranger ( Reynolds et Vitus ) pour les vélos haut de gamme étaient stockés sur de hauts rateliers desservis par des ponts gerbeurs.

A la demande des ateliers de production ils étaient ensuite recuits, puis phosphatés avant d'être tronçonnés à la bonne longueur.

Pendant ce temps, au service des Fabrications communes, de grosses presses débitaient manivelles, pédaliers et étriers de freins pour les bicyclettes les plus rudimentaires.

A l'Usinage, une batterie de plus 200 tours à décolleter assurait maintenant la production des axes de pédalier, des clavettes et autres pièces cylindriques.
Certains de ces composants subissaient ensuite des traitements thermiques avant rectification.

( Cliquez sur l'image pour tout savoir sur le montage des roues )
Au Montage des roues, on ne fabriquait plus de jantes
Elles venaient de chez Mavic et du personnel, essentiellement féminin, y ajoutait des moyeux Maillard, des rayons, des chambres à air et des pneus Michelin.

Dans tous les ateliers de production le personnel devait journellement faire un nombre de BEDAUX variable selon les postes.
Le BEDAUX du nom de son inventeur, un ingénieur franco-américain Charles Bedaux ( 1888 / 1949 ) était l'unité de mesure de la quantité de travail qu'un ouvrier pouvait fournir en 1 minute pendant 8 heures par jour.

Pendant ce temps là, les cadres étaient fabriqués selon plusieurs techniques au Montage en blanc.
Soudage électrique à l'arc sous atmosphère de gaz inerte pour les vélos de bas de gamme ou brasage au chalumeau, sur machines spéciales ou manuellement, pour les cadres avec raccords.
D'autres ouvriers roulaient du feuillard inox pour former des garde-boues et d'autres encore confectionnaient des porte-bagages qui étaient ensuite envoyés à l'atelier de chromage-nickelage voisin.

Les cadres et fourches étaient ensuite dégauchis manuellement et contrôlés sur des marbres, puis ils passaient sur une installation de décapage et de délaitonnage...

avant de recevoir 3 couches de peinture par un procédé electrostatique, le poudrage.
Les teintes Cycles Peugeot étaient des mélanges originaux créés dans le laboratoire de l'usine, et, après validation par la Direction, fabriqués en grande quantité par un professionnel de la peinture.

Après peinture, les cadres étaient ensuite confiés aux fileuses pour recevoir leur lot de décalcomanies et parfois même sur les cadres en col de cygne, un mince filet de peinture dorée appliqué au pinceau.

( Cliquez sur l'image de droite pour voir un rechampisseur au travail )
En France le métier de fileuse ou rechampisseuse a quasiment disparu. On fait cependant toujours des filets à la main, principalement sur les réservoirs de motos, mais en Inde.
Après décoration les cadres de vélos retournaient à l'atelier peinture pour recevoir une dernière couche de vernis incolore de protection.

Tous ces élèments, cadres, roues et pièces constitutives étaient maintenant assemblés, au Montage fini, sur 6 chaînes tractées ou sur quelques postes individuels pour les bicyclettes des coureurs professionnels.
Les Cycles Peugeot fabriquaient aussi des deux roues motorisés.

( Une petite surprise en cliquant sur chaque catalogue )
De l'autre côté de la Route Nationale 437, en 1972, avaient été assemblés 335 000 cyclomoteurs dont 152 000 destinés à l'exportation.

Tout commençait dans deux ateliers où des ouvriers, sur des presses à découper et à emboutir de 32 à 250 tonnes fabriquaient des pièces pour les vélos et pour les cyclomoteurs à partir de rouleaux de feuillards.

A l'atelier Tôlerie les coques arrière et les demi-réservoirs étaient assemblés par soudage électrique.

Dans le même temps au Montage en blanc on préparait les cadres et les fourches de la partie chassis.

Réservoirs, coques, cadres étaient ensuite transportés sur des chariots à la chaîne de peinture.

Comme pour une bicyclettes, ces pièces constitutives recevaient leur lot de décalcomanies et les réservoirs passaient entre les mains expertes des fileuses pour être décorés d'un mince filet de peinture.

Au dessus de l'atelier de Montage du personnel féminin préparait les roues qui étaient ensuite acheminées, par un convoyeur, directement au niveau du poste de montage du niveau inférieur.

Au rez de chaussée, les cyclomoteurs étaient assemblés sur 4 chaînes tractées. Des visseuses pneumatiques étaient suspendues devant chaque poste et coulissaient sur des rails fixés dans la charpente du bâtiment.
Les moteurs monovitesse ou 3 vitesses étaient fabriqués et livrés par l'usine de S.M.H.R. ( Société Mécanique du Haut Rhin ) de Saint Louis près de Bale où travaillaient alors 550 salariés.

En bout de chaînes, tous les cyclomoteurs étaient testés et contrôlés sur un des 10 bancs d'essais du Service Qualité.

Ce n'est qu'après toute une série d'examens qu'ils arrivaient enfin au Service Expéditions où ils étaient emballés dans des cartons avant d'être livrés chez tous les concessionnaires de la marque.
Dans la presse et les catalogues, la publicité des Cycles & Motocycles Peugeot, était souvent assurée par des jeunes employées, sorties le temps de quelques photos, des bureaux ou des ateliers de production.
Les Cycles Peugeot en 1985.
Une vidéo américaine de mauvaise qualité mais c'est le dernier ( et le seul ) témoignage de cette époque

Après avoir suivi toute leur fabrication nous vous invitons à découvrir de nombreux vélos et de 2 roues motorisés sortis des usines Cycles Peugeot de Beaulieu Valentigney, à Sochaux, au
Musée de l'Aventure Peugeot
.

D'autres chapitres de l'histoire des Cycles Peugeot sont consignés, pour les vélos, dans le livre de Lucien Hilger
et pour les cyclomoteurs, dans celui de Bernard Salvat & Didier Ganneau.
Cette page est dédiée à tous mes anciens collègues, et à toutes les femmes et à tous les hommes qui, jusqu'en 1987, ont, par leur travail, écrit une page de la légende des
CYCLES PEUGEOT
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Toutes les photos sont © Cycles Peugeot 1972 et elles ne peuvent pas être copiées sans autorisation
Elles sont extraites d'une brochure qui était remise à tous les nouveaux embauchés, dans les années 70.
Cette page a été mise en ligne après approbation par Mr Jean-Louis Laine, Responsable Patrimoine l'Aventure Peugeot en 2009.
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